Mourmansk
Bureau des admissions au bout d’un couloir blanc,
pour étiqueter les bombes qui débarquent en hurlant.
On parle d’amour aux âmes saignées à blanc,
on enchaîne les saints des derniers jours,
vos ultra-violet sur ma peau blanche, je me suis brisé un fémur,
je sors un atout de ma manche, on se dévore entre ces murs.
Tous les fruits sont trop mûrs et dégoûtants,
ouvrir les yeux c’est…c’est une torture.
Se battre pour faire rentrer un carré dans un triangle.
L’exercice terminé je suis prostré dans l’angle.
Chaque soir je parcours la salle de danse, pour égorger des gens impurs.
Chaque soir après la dernière séance, le docteur explose en injures.
Les infirmiers sont habitués à me voir dévoiler ma nature.
Je suis nu, voudriez-vous arrêter, de regarder par la serrure ?
Hôpital psychiatrique de Mourmansk avec ton bel Adonis,
voudriez-vous entrer dans la danse et flirter sur la banquise ?
Pendant la nuit
Quand les spectres associés m’oublient une minute,
je déploie mes griffes et je fonds sur toi.
Quand le spectre du passé me laisse une minute,
je suspends mon tri et je cours avec la foi,
de ceux qui vont brûler, de ceux qui ne survivront pas.
Que m’as tu fais pendant la nuit ?
Une drôle de guerre dont je me suis mal sorti.
Il y a une tranchée au milieu du lit.
Tu ne fais pas exprès mais c’est ainsi.
Durant la trêve tes batteries nous ont pilonnés.
Que m’as tu fait? Je n’ai absolument rien senti, c’est vrai !
A bord d’un avion survolant les Rocheuses,
j’ai reconnu mon corps sans vie, sans surprise !
Pour sauver ma peau je file au Belize.
As-tu invoqué un esprit, ma chérie ?
Alors qui m’a mutilé pendant la nuit ?
Alors qui m’a poussé dans le précipice ?
A chaque réveil j’ai une nouvelle cicatrice.
Jenesaisrienfaire (maisjesuisprêt)
Je me suis trouvé le temps pour tout démolir,
sans m'arrêter à temps pour me mettre à produire.
Je n'ai pas encore démêlé les fils, ça m'ennuie,
j'arrête et laisse tout sur la pile.
Je ne sais pas ce qui vient derrière,
j'ignore ce qui vient ensuite.
J'espère que c'est une immense fête,
pleine de fruits rouges et de dynamite.
Retenu par un fil dans mon propre sang.
Le dernier coup de fil arrive toujours à temps.
Je m'en sors toujours sans trop de mal.
Même à genoux, je reste vantard.
L'équipe de secours me récupère,
comme un fruit mûr en bas des pistes.
Je ne sais pas ce qui vient derrière.
J'ignore ce qui vient ensuite.
Je ne sais rien faire, mais je suis prêt.
Il y a une voie en or, une issue quelque part.
Une offre de pardon, un baptême sur le tard.
Même s’il n’en est pas question, j’y souscris par mégarde.
Même si c'est bidon et qu'ils trouvent ça minable.
Je ne sais pas ce qui vient derrière.
J'ignore ce qui vient ensuite.
J'espère que c'est une immense fête,
pleine de fruits rouges et de dynamite.
Colonel
Tu es un imprévu, par jours de grand vent,
la chasse est un métier dur, je te suis et j'apprends,
des gestes d'une étrange nature, un rituel savant,
tu es inattendu, un vent qui se lève brutalement.
Quand tes vaisseaux t'éloignent de l'antre, du ventre, en plein vent.
Les campagnes perdues nous lancent,
nos compagnes déçues pleurent notre absence,
nos compagnons sont tendus dans le même sens,
notre chance réside dans cette danse.
Nous avons croisé des bornes par dizaines,
nous les avons dépassées coûte que coûte,
pour trouver refuge avant l'hiver,
et jouir des plaisirs de ceux qui doutent.
Quand tes vaisseaux t'éloignent de l'antre, du ventre, en plein vent.
Tu es le colonel, tes vaisseaux filent vers l’orient,
sous le feu des éruptions solaires, sous la pression des courants,
alors nous attendons tous deux qu’une surprise ne nous prenne,
et ne nous broie doucement, tel du sucre craquant.
Quand tes vaisseaux t'éloignent de l'antre, du ventre, en plein vent.
Nous nous ressemblons tellement, nous nous ressemblons tellement.
Le tireur
Nous te souhaitons longue vie. Nous te souhaitons ici… maintenant !
Se voir durant certains soirs de ruine, renverser de mauvais régimes.
Étrangler d’obscurs monarques et des souveraines anémiques.
Et recouvrer ce qui m’appartient durant ce coma, sauf le radial perdu,
alors j’avancerai bien en suivant le dard…
Sur la route qui apparaît dans la lumière, et qui disparaît dans le noir.
Mais je n’y parviens jamais, trop lointaine, trop précieuse, irréelle.
Les petites clauses de ce contrat, des ordres incompréhensibles.
Une affaire trop excentrique, à lire jusqu’à la dernière ligne.
Le maquillage pour les diaboliques, les robes qui sont en dehors du sexe.
Une icône travestie pour l’aventure, qui pourrait trouver…
Le chemin du cœur, en passant par l’oreille.
Mais ce sont des manœuvres qui m’écœurent.
Je ne sais pas me tenir, ni fêter les rois,
cette conscience publique, cette croix en bois.
Ce sont des manœuvres qui m’écœurent. Toujours le choix d’un meilleur sort.
Je suis descendu au plus bas, Pour n’entendre que les bruits du porc.
J’ai taillé en morceaux mes meilleures pièces, pour débusquer… le tireur.
En pleine lumière
Je peux les voir à nouveau devant moi,
et j'abandonne mon vieil aimant derrière,
comme le passé est mort ici, et que l'avenir baigne en pleine lumière.
En pleine lumière, en pleine lumière, en pleine lumière, en pleine lumière.
Ils m'invitent à nouveau en ouvrant les bras,
à les rejoindre en suspension dans les airs,
comme le passé est mort d'ennui, et que l'avenir baigne en pleine lumière.
En pleine lumière, en pleine lumière, en pleine lumière, en pleine lumière.
Le plein
Le cendrier est plein, la conscience est pleine,
l'enfer est plein, la jument est pleine.
Le frigo est plein, la lune est pleine,
du jour au lendemain, je ne suis plus le même.
Je ne suis plus le même.
J'ai toujours un mouchoir à la main,
tous les jours j'attends le lendemain,
je sais toujours où et quand les larmes viennent,
je suis toujours à cran et ça depuis des semaines.
Je fais le plein... depuis des semaines…
tous
les textes sont écrits par Banfile
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